On est entré là comme on entre dans un rade au bout de la nuit, sans trop y croire, le cœur un peu rincé, l’estomac en vrac, et les attentes en vacances. Rien ne clignotait, pas de néons mensongers, juste une porte, un sourire. Mais un vrai. L’accueil — bordel — ça vous claque comme un baiser qu’on n’attend pas. Pas commercial, pas tiède. Humain. Rare.
Et puis, au milieu de la carte — qui déjà te chatouille les instincts les plus enfouis — on me parle d’une poke bowl. Pas écrite, pas prévue, presque illégale. Une espèce de miracle clandestin. Une beauté en bol, montée comme un poème déchiré. Des couleurs comme un soir d’ivresse, des textures qui font la java sur la langue. Chaque bouchée me rappelait pourquoi on continue à vivre même quand tout part en vrille : pour des instants comme ça.
Les plats ? Incommensurables. Le genre de festin qui te rappelle que t’as encore une âme, même planquée sous des années de clopes, de boulot, et de solitude. Ils cuisinent avec le cœur, et peut-être un peu avec leurs tripes. Et ça se sent. Ça cogne. Ça berce.
Bref, c’est pas juste un resto. C’est un foutu morceau de poésie, dans un monde qui en a bien besoin.
Merci Tonio et Charline 🫶